Galaxie 147 by Collectif

Galaxie 147 by Collectif

Auteur:Collectif
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: OPTA
Publié: 1976-01-29T05:00:00+00:00


II

La brigade du général Toombs

Les tunnels de communication sont obscurs et suent l’humidité du béton. Même avant les premières constructions de dômes pour les Noyaux Urbains, le réseau de tunnels couvrant toute la Fédération avait été percé avec tout un arsenal immaculé et sanitaire de bombes H. Chose étrange, on les utilise pas tellement, les tunnels.

Le lendemain de notre conférence, un véhicule découvert nous conduisit dans un silence impressionnant jusqu’à la jonction Miami-Savannah où je savais – avant même d’avoir bifurqué dans le tributaire – que nous passions fichtrement près des Monts Ocmulgee. Sur ces hauteurs, et dans les plaines appelées les Vieux Champs d’Ocmulgee, les Indiens Creeks avaient longtemps auparavant constitué la Confédération des Indiens Creeks. Plusieurs civilisations préhistoriques s’y étaient d’ailleurs succédées.

Je me posais des questions. Peut-être les dômes des Noyaux Urbains avaient-ils été construits sous la même impulsion que Khéops en Égypte et les Tumulus de Géorgie. Oh, je sais que les motivations immédiates étaient différentes : le pharaon voulait un splendide tombeau, alors que les Indiens dédiaient leurs pyramides tronquées comme trônes à leurs dieux. Mais si le pharaon se prenait pour un dieu, un dieu incarné, alors sa tombe était aussi un trône, et dans les deux cas d’humanité en cause, le dénomitateur commun était le désir d’exalter quelque chose de plus grand que soi. Motivation religieuse, en bref.

De toute façon, c’est ce que je crois, et je ne parle pas non plus de l’Église ortho-urbaine. J’ai tenté une ou deux fois d’exprimer ces idées, mais, sorties des lèvres d’une rousse de vingt-deux ans, elles ne m’ont attiré que des regards irrités (la môme se prend pour Bertrand Russel, Tom !) ou des remises en place discourtoises (conneries d’étudiante, Clio). Alors je réserve maintenant le fruit de mes méditations à des récits comme celui-ci. Sauf que je n’en écrirai probablement jamais plus. Les circonstances évoluent.

À part l’unique phare avant de notre véhicule, nous roulions dans une obscurité totale. Le vent de notre passage sentait le ciment et le fer. Yates ralentit à la jonction pour virer dans le tributaire en direction du sud-est du réseau souterrain. Guest dut descendre pour manœuvrer l’aiguillage. Et l’on repartit, laissant derrière nous les Vieux Champs Ocmulgee, très à l’ouest. Il y avait trois heures que nous étions en route.

Je criai par-dessus le vent de la course : « Et maintenant allez-vous nous dire qui nous pourchassons ? »

Yates tourna légèrement la tête, montrant son fin profil. « Attendez que nous soyons sortis ! Vous avez eu de la patience jusqu’ici ! »

Au bout d’un quart d’heure, le vent s’apaisa, les parois perdirent de leur étourdissante vitesse et nous ralentîmes dans ce qui me parut la Gare de l’Impasse, sur le quai de laquelle des tubes fluorescents répandaient une clarté verdâtre. On s’attendait presque à voir des stalactites pendre du plafond. Mais il n’y en avait pas : il faisait une chaleur infernale.

On descendit et on entreprit de décharger le matériel pour le porter sur le quai. Yates portait à sa ceinture basse un millier d’outils et un pistolet-laser.



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